Investir en Afrique c’est une chose que le LMDF a beaucoup fait ces dernières années, notamment dans plus de dix pays du continent. Dans tous les cas, le comité d’investissement approuve d’abord une note pays et une allocation maximale recommandée pour le pays, puis approuve les dossiers d’investissement.
Au début de l’année 2020, le fonds a décidé d’organiser une visite au Kenya à laquelle tous les membres du comité ont pu participer et ainsi apprendre de première main comment les IMF travaillent sur le terrain. Lors de cette visite, le comité s’est rendu au siège de BIMAS, une IMF de Tier 2 basée à Embu, ville située à plus de 100 km au nord de Nairobi. Cette localisation particulière est due au fait que plus de 90% de ses clients viennent de zones rurales. Le LMDF avait récemment investi dans cette IMF, mais dans le peu de temps qui s’est écoulé depuis l’investissement, BIMAS a déjà fait des efforts considérables dans le processus de digitalisation.
BIMAS a mis en place une application que ses clients peuvent utiliser pendant le processus de financement. Au cours de la visite, les agents de crédit ont montré comment ils entrent les données et vérifient les paiements reçus, ce qui est possible grâce à des smartphones, mais aussi à partir de téléphones très simples équipés d’un système USSD. Pour Philippe Dardart, membre du CI, « il est assez surprenant de voir toutes les solutions technologiques qu’un pays comme le Kenya peut mettre en œuvre, y compris des solutions totalement sans fil grâce aux téléphones portables. Sur certains points, le pays est même plus développé que nous en termes d’applications« .
Au cours de ce voyage, le Comité a également eu l’occasion de rendre visite à un groupe d’agriculteurs. Ce secteur est l’un des plus abordés par les IMF, car les agriculteurs peuvent souvent présenter des besoins particuliers en termes de structuration de prêts. Ils doivent souvent attendre que leur cultivations mûrissent avant de rembourser le capital, sans compter les nombreux autres défis qu’ils doivent relever pour travailler la terre et accéder au marché. Lorsque cela se produit dans des régions éloignées ou difficiles d’accès, la digitalisation des services de microfinance devient encore plus importante.
Avant de terminer le voyage, les membres du Comité, issus des secteurs de la finance, du développement, du gouvernement et du droit, se sont réunis pour procéder à l’examen régulier du portefeuille, ainsi qu’à l’analyse et à l’approbation des dossiers d’investissement et à l’analyse stratégique obtenue lors de la visite au Kenya. Cette visite a peut-être donné un aperçu très particulier de l’un des investissements approuvés lors de cette réunion, comme ce fut le cas pour M-Kopa. L’institution adopte un modèle de pointe, permettant aux gens d’acheter un panneau solaire, ainsi que divers équipements électriques. L’impact social d’un tel produit s’est avéré considérable, étant donné le manque d’accès à l’électricité dans les zones rurales du pays.
Ce qui est certain, c’est que le voyage a donné à chacun beaucoup de matière à réflexion et la conduite d’un comité d’investissement sur place offre une perspective très différente. C’est une chose d’entendre parler des paiements digitaux, des difficultés des récoltes et des redoutables embouteillages de Nairobi, mais c’est une autre chose de les voir en pratique.